Vélo à assistance électrique vendu en hypermarché : le bon plan ou une fausse économie ?
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Article N°28451

Vélo à assistance électrique vendu en hypermarché : le bon plan ou une fausse économie ?

Les vélos à assistance électrique vendus en grande surface et hypermarchés attirent de plus en plus d'adeptes grâce à leurs prix compétitifs. Mais que valent réellement ces modèles ? Décryptage des risques potentiels et des précautions à prendre histoire d’éclairer votre choix.


Acheter un vélo à assistance électrique en grande surface ou en hypermarchés, les avis sont partagés. Lors d’un micro-trottoir réalisé à Nantes, certains utilisateurs estiment que les VAE proposés en hypermarché offrent un bon rapport qualité/prix, compromis entre coût et fonctionnalités, notamment pour une utilisation occasionnelle ou sur des trajets urbains très courts. 

Ils apprécient également la disponibilité immédiate et la facilité d'achat en magasin et trouvent pratique de pouvoir acquérir un VAE lors de leurs courses habituelles.

Un service après-vente inexistant 

Plusieurs acheteurs rapportent de leur côté des dysfonctionnements précoces, tels que des pannes de batterie, des moteurs défaillants ou des composants fragiles, nécessitant des réparations fréquentes. Sans oublier l'autonomie de la batterie bien inférieure à celle annoncée.

Ces mêmes consommateurs mécontents déplorent « un manque de support technique, un service après-vente inexistant et la disponibilité des pièces détachées », rendant les réparations complexes et parfois coûteuses.

Enfin, d'autres mentionnent que « les VAE sont parfois mal assemblés en magasin », entraînant des problèmes de sécurité ou de performance dès les premiers tours de roues.

Si les VAE vendus en grandes surfaces ou en hypermarchés ne sont pas intrinsèquement dangereux, leur qualité et leur sécurité dépendent de plusieurs facteurs à examiner attentivement avant achat. On ne peut pas faire abstraction qu'il existe bel et bien des risques potentiels et des précautions à prendre.

Gardez en mémoire que tous les vélos à assistance électrique commercialisés en Europe doivent répondre à la norme EN 15194, une norme qui garantit la conformité technique et la sécurité des modèles. Les grandes surfaces et les hypermarchés respectent généralement cette norme. Cependant, il est crucial de vérifier la présence de cette certification sur le vélo et sa fiche technique.

Des composants d'entrée de gamme

Les modèles vendus notamment en hypermarché privilégient souvent des composants bon marché. Cela peut inclure des freins moins performants, qu’ils soient mécaniques à disque ou à patins. Ils offrent moins de puissance que les freins hydrauliques, dans les descentes ou encore sous la pluie. Les modèles vendus sont montés de pneus basiques apportant crevaisons à répétition et adhérence assez limitée.

Côté batterie et moteur il y a un risque sérieux de surchauffe ou de panne qui peuvent survenir si les systèmes électriques sont de qualité douteuse à la durabilité peu fiable. Et c’est bien souvent le cas !

Assemblage parfois approximatif

Le montage de ces VAE peu coûteux est majoritairement confié à des équipes non spécialisées. Résultat, un réglage imparfait des freins et des dérailleurs, une fixation insuffisante des pièces comme le guidon, les roues ou la potence. Cela peut provoquer des incidents en usage intensif.

De plus, l’absence de SAV dédié ou de pièces de rechange spécifiques peut compliquer l'entretien. On ne le dira jamais assez, « un VAE mal entretenu, quelle que soit sa qualité initiale, devient un risque potentiel sur la route ».
 

 « Les VAE des hypermarchés ne sont pas dangereux en soi à condition de respecter leur usage prévu, de vérifier leur montage et de les entretenir régulièrement. Pour un usage intensif ou spécifique, mieux vaut se tourner vers un modèle de marque acheté chez un vélociste ou sur une plateforme de VAE reconditionnés, mieux équipé pour garantir d'une part votre sécurité et d'autre part, de bénéficier d'un service après-vente».


Alors, que pensent les réparateurs spécialisés de ces VAE vendus en hypermarchés ? Nous leur avons posé la question. Ils ont souvent un avis mitigé tout d’abord en terme de fiabilité. Les professionnels « constatent fréquemment des pannes sur des pièces basiques, comme les moteurs, les batteries ou les freins, des composants, souvent de marque générique, jugés moins durables et plus sensibles aux conditions d’utilisation ».

« Il faut faire face à des problèmes d’entretien et de réparabilité »

Ces mêmes professionnels de la réparation remarquent également que ces VAE sont conçus pour un usage dans un environnement urbain et plat et souffrent rapidement lors d’une utilisation intensive ou sur terrain accidenté. Pour eux, « ils ne faut pas s’attendre à des miracles avec de tels vélos ».  

Quant aux pièces de rechange, elles sont introuvables ou doivent être commandées directement auprès des fabricants à l’étranger. Ils pointent du doigt les systèmes électriques. Ces derniers compliquent les réparations, car ils ne sont pas standardisés comme sur les VAE de marques reconnues. Enfin, et c’est important à le souligner, parfois le coût de la réparation dépasse la valeur initiale du vélo, dissuadant les utilisateurs de faire réparer leur VAE.
 

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La plateforme Jungle Bike, spécialisée dans la mise en relation entre réparateurs et cyclistes, note pour sa part,  que « les réparations les plus courantes sur les VAE concernent souvent des problèmes liés à la qualité des composants. Les freins, les batteries et les systèmes électriques des VAE de grande distribution sont particulièrement sujets à des dysfonctionnements ».

Autre témoignage, celui de Clément ayant travaillé dans une grande enseigne sportive. Pour lui, « réparer un VAE de grande distribution est un véritable défi […] La qualité des composants et le montage initial peuvent poser problème, rendant les interventions plus complexes et parfois moins satisfaisantes pour les clients ».

Pour Clément Tardy, CMO chez Roulez Jeunesse, « on déteste devoir dire à quelqu'un que son vélo est irréparable. Encore plus quand on sait que cette personne a mis ses économies dedans [...] Un vélo moins cher ne doit pas être un vélo sacrifié. Chercher à rendre le vélo accessible c'est super, mais ça ne veut pas dire vendre des produits jetables qui ne rendront service à personne ».

En somme, que faire ? Il est vrai que tout le monde n'a pas les moyens de s'offrir un VAE à 1 500 ou 2 000 €, même si les aides locales peuvent alléger l'addition. Si les vélos à assistance électrique de grande distribution ne sont pas à écarter d'entrée de jeu, il est essentiel de bien comprendre ce que l'on achète.

Certes, un VAE d'entrée de gamme peut convenir pour un usage ponctuel, mais il faut rester réaliste quant à ses performances. Les bonnes affaires existent, mais pas de miracle : un vélo électrique à 400 ou 500 € ne pourra jamais rivaliser avec le confort et la qualité d'un modèle trois fois plus cher et de marque. Ce n'est que mon avis.


Henry Salamone / FRANCE SECRÈTE À VÉLO

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