Fondée en 2021, Biomemory est dirigée par Erfane Arwani, son cofondateur et PDG. Biologiste et entrepreneur passionné, Erfane est un pionnier de l’intersection entre biotechnologie et informatique moléculaire. Avant Biomemory, il a travaillé sur plusieurs projets de recherche innovants, acquérant une expertise pointue dans la manipulation de l’ADN synthétique.
Sa vision est claire : bâtir une technologie de stockage de données qui allie densité, durabilité et faible impact environnemental. Sous sa direction, Biomemory a développé les premières cartes de stockage ADN, introduites sur le marché en 2022. Ces cartes, bien que limitées à 1 kilo-octet de données, symbolisent une avancée technologique majeure, ouvrant la voie à des solutions industrielles de grande échelle.
« Avec notre technologie de stockage ADN, nous élaborons des solutions non seulement pour les défis actuels, mais pour les besoins des générations futures », a-t-il déclaré lors d’une récente intervention.
Biomemory a récemment bouclé une levée de fonds de série A, mené par Crédit Mutuel Innovation, Bpifrance, et d’autres investisseurs stratégiques comme Paris Business Angel et le Blast Club. Ce tour de table reflète l’attractivité croissante de la technologie ADN, à un moment où le secteur cherche des alternatives durables aux centres de données classiques.
Le modèle du Blast Club, cofondé par Anthony Bourbon et Samuel Guez, repose sur une communauté d’investisseurs engagés qui permettent de mobiliser rapidement des capitaux autour de projets à fort potentiel. Cette approche disruptive offre aux start-ups les moyens d’évoluer à grande vitesse, tout en contournant les lourdeurs des circuits traditionnels de financement.
L’ADN synthétique utilisé par Biomemory offre une solution radicale aux deux grands défis des centres de données : leur encombrement et leur impact environnemental. Capable de stocker des volumes massifs d’informations dans un espace réduit, cette technologie consomme des milliers de fois moins d’énergie que les supports actuels.
Par comparaison, les centres de données consomment aujourd’hui plus de 200 térawattheures par an, soit l’équivalent énergétique d’un pays comme l’Italie. Avec une durée de vie minimale de 150 ans, les supports ADN de Biomemory surpassent les SSD (5 à 7 ans) ou les DVD (30 à 100 ans). À terme, l’entreprise ambitionne de créer des racks capables de contenir toutes les données produites par l’humanité, tout en réduisant significativement l’empreinte carbone.
Grâce à cette levée de fonds, Biomemory travaille activement sur une solution industrielle destinée aux centres de données, avec un dispositif de 100 pétaoctets prévu pour 2026. D’ici 2030, l’entreprise vise l’échelle de l’exaoctet, un exploit technologique qui pourrait redéfinir les normes du stockage.
Pour atteindre ces objectifs, Biomemory recrute des experts en biologie moléculaire, ingénierie et informatique moléculaire. L’entreprise collabore également avec des partenaires stratégiques, tels que des fournisseurs de cloud et des leaders industriels, pour accélérer l’adoption de sa technologie.
Alors que la demande en données ne cesse d’augmenter, les solutions comme celles de Biomemory sont plus que jamais nécessaires. En combinant densité exceptionnelle, durabilité inégalée et faible consommation énergétique, le stockage ADN pourrait transformer les infrastructures numériques mondiales.
Avec des soutiens solides comme Blast Club, Biomemory ouvre une voie prometteuse vers un avenir où innovation technologique et durabilité environnementale vont de pair. Une question demeure : jusqu’où cette technologie pourra-t-elle repousser les limites du stockage ?