Pour le reste de la flotte, un ralentissement s’opère, la conséquence de grandes zones sans vent. Les skippers doivent trouver leur chemin en composant avec une forte instabilité, des rafales de vent, des grains qui obligent à une vigilance permanente. « On a une instabilité du vent qui est incroyable, j’ai rarement navigué avec du vent aussi instable en force et direction, expliquait ainsi Paul Meilhat qui parlait de changements de vitesse brutaux passant de 10 à 25 nœuds. L’instabilité a failli coûter cher à Benjamin Ferré (Monnoyeur - DUO for a JOB) dont le bateau est parti à l’abattée. « Je n’avais pas sécurisé ma contre-écoute, le bateau s’est couché du mauvais côté et je me suis dit que c’était fini, a-t-il confié. Il m’a fallu beaucoup de temps pour que tout revienne dans l’ordre. C’est mon premier gros avertissement. »
Dans de telles conditions, certains en ont profité pour se rapprocher des hommes de tête. C’est le cas de Justine Mettraux (TeamWork-Team Snef ) qui a passé la nuit « à 30 nœuds sur une mer d’huile », côte-à-côte avec Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer). « On a gardé un peu de vent, ce n’était pas vraiment prévu comme ça mais ça fait du bien au moral », confie la Suissesse. Mais elle tient à préciser dans la foulée : « on a recollé mais la route est encore longue ».