Acteurs Locaux en Mouvement de Vendée - Violette Dorange, skipper de Devenir, 25e du Vendée Globe en
On peut avoir toute la vie devant soi, et un tour du monde derrière ! La benjamine de la dixième édition du Vendée Globe, plus jeune concurrente de l’histoire à en prendre le départ, a réussi son audacieux pari.
Vingt-quatre ans après la deuxième place de la légendaire Ellen MacArthur, alors âgée de 24 ans, Violette Dorange a franchi la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne en mettant près de 4 jours de moins que son illustre prédécesseure (94j04h25m à l'époque), s’offrant en outre le luxe de batailler jusque dans les derniers jours de course avec ses concurrents directs.
Car Violette Dorange a non seulement navigué, mais elle a régaté sur ce tour du monde immense, elle qui s’enthousiasmait au large de la Namibie de n’être « jamais allée aussi loin de sa vie » ! Avec une sagesse peu coutumière des gens de son âge - même si un certain Alan Roura avait déjà, en 2016, lui aussi couru à 23 ans -, la skipper de DeVenir, 18e de The Transat CIC en 2024 et 21e de la Transat Jacques Vabre en 2023, a su alterner entre les phases de bataille féroce avec ses camarades, et les moments où lever le pied, quand elle sentait sa sécurité menacée.
A deux reprises, avant le cap de Bonne Espérance et surtout avant le cap Horn, Violette choisit, toujours avec sagesse, de lever le pied. « C’est une décision difficile, mais je préfère préserver mon bateau, pas tout aller casser et finir cette course ! » explique l’ancienne figariste alors qu’elle patiente durant trois jours au large de la pointe sud-américaine, avec les expérimentés Arnaud Boissières et Eric Bellion.
« J’ai eu trop peur »
C’est cette gestion « en bon marin » qui lui aura permis de boucler sa boucle et préserver autant que possible sa fidèle monture. Mais un Vendée Globe n’en serait pas vraiment un sans « une emmerde par jour », comme dit l’adage, et la benjamine, à ce jeu, n’a pas été épargnée par le bizutage. Les tracas commencent dans l’Indien et ses conditions toniques où Violette Dorange démonte et remonte intégralement, sept heures durant, sa colonne de winch. Puis les choses se corsent au large du cap Leeuwin, franchi en 26e position dans des conditions toniques. Dans un grain à 50 nœuds, son FR0 se déchire, et l’anneau qui maintient la bastaque casse. « J’ai cru que le mât allait se briser en deux. J’ai eu énormément de chance », dit-elle, avant de connaître plus tard une importante avarie de moteur qui la prive d’une partie de son énergie.
Sans fard, la jeune navigatrice a partagé ainsi ses angoisses et ses coups durs, surtout le 19 janvier quand, au Sud du Brésil, elle doit monter au mât pour la deuxième fois par 20 nœuds de vent et 2 mètres de houle ! « Franchement, c’était un cauchemar. J’ai cru que j’allais me faire mal. Je ne le referai plus jamais de ma vie dans un tel contexte parce que j’ai eu trop peur. »
La magie des premières fois
Mais la course, heureusement, ne se résume pas à cela ! Car tout au long de sa grande boucle, c’est bien le bonheur sincère d’être en mer qui a irradié de cette jeune femme ! Du début à la fin, avec sa voix fluette et son sourire immense, la coqueluche du public s’est enthousiasmée de son quotidien, depuis l’équateur qu’elle franchit en 21e position, au nez d’un certain Jean Le Cam dont elle navigue sur l’ancien bateau, ou plus tard dans le grand Sud, sous la neige qui tombe sur le pont de son IMOCA.
Partout, c’est la magie des premières fois, à travers le regard d’une jeune femme si heureuse d’être là. Aventurière autant que régatière, mais surtout profondément à sa place. Quand, à son âge, certains font une année de césure pour aller découvrir du pays, Violette, elle, aura opté pour 90 jours autour du monde, et en revient certainement grandie. Nul doute que ce n’est pas la dernière fois qu’on la voit dans les parages…
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Les temps forts de sa course
12 novembre 2024 Départ prudent pour Violette, qui opte pour le passage extérieur du DST du Cap , mais essuie des rafales à 40, et 2 mètres de houle.
23 novembre 2024 Après un Pot-au-Noir bien négocié, passage de l’équateur en 21e position, juste derrière Eric Bellion et juste devant Jean Le Cam ! Champagne !
29 novembre 2024 Ca fuse à bord de Devenir, en 25e place, mais à la lutte avec la tête de son groupe dans l’Atlantique Sud. « Je ne suis jamais allée aussi loin de chez moi ! »
5 décembre 2024 Le cap de Bonne Espérance est franchi en 26e position. Avec prudence, Violette pour une trajectoire très sud pour éviter le coup de vent, et surtout les 7 mètres de vagues, renforcées par le fameux le courant des Aiguilles.
14 décembre 2024 Bricolage intense à bord de Devenir : Violette doit démonter et remonter intégralement la colonne de winch à deux reprises, soit 7h de travail.
18 décembre 2024 Le cap Leeuwin est passé en 26e position, dans des conditions toniques. Dans un grain à 50 nœuds, son FR0 se déchire un peu, et l’anneau qui maintient la bastaque casse. « J’ai cru que le mât allait se briser en deux. J’ai eu énormément de chance. »
23 décembre 2024 De la molle pour l’entrée dans le Pacifique. Violette en profite pour faire de la couture, et recoller au paquet de devant.
3 janvier 2025 Il neige à bord de Devenir, qui continue de longer la zone des glaces en restant vigilant aux icebergs.
6 janvier 2025 Coup d’arrêt ! Le passage du cap Horn s’annonce trop venté pour Violette, qui préfère ralentir. « C’est une décision difficile, mais je préfère préserver mon bateau, pas tout aller casser et finir cette course » Arnaud Boissières et Eric Bellion font de même.
9 janvier 2025 Passage du cap Horn en 28e position, malgré une importante avarie de moteur.
16 janvier 2025 Ascension au mât pour des petites réparations suite à un passage dans la tempête, pendant laquelle une de ses voiles est tombée à l’eau. « C’est à la fois effrayant, et à la fois trop trop beau ».
19 janvier 2025 Nouvelle montée au mât mais cette fois par 20 nœuds de vent et 2 mètres de houle. « Franchement, c’était un cauchemar. J’ai cru que j’allais me faire mal. Je ne le referai plus jamais de ma vie dans un tel contexte parce que j’ai eu trop peur. »
27 janvier 2025 Après une remontée du Brésil ralentie, Violette franchit l’équateur à nouveau, recollant à Sébastien Marsset et Louis Duc.
4 février 2025 Réparation du rail de la grand-voile après des alizés toniques ! Après avoir dépassé Sébastien Marsset et Louis Duc, Violette est 25e, à la lutte avec Kojiro Shiraishi à la hauteur des Açores.
9 février 2025 Arrivée de Violette en 25e position, après 90 jours en mer.
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